|
La fausse
déclaration faite publiquement par le commissaire Alessandra
Suite à la première demande en
révision du procès, le Garde des Sceaux a organisé une conférence
de presse à laquelle était présent le commissaire Alessandra.
Le Pull-over rouge venait de
paraître. Gilles Perrault y relatait une conversation où le
commissaire Alessandra lui déclarait que la police savait
pertinemment que la veille du meurtre, Ranucci n’avait pas dormi à
Salernes mais à Marseille. Mais à cette époque, Gilles Perrault
n’avait pas de preuve formelle. Il n’avait que sa parole
d’écrivain contre celle d’un haut fonctionnaire de police.
Au cours de cette conférence de
presse, un journaliste a donc interpellé le commissaire Alessandra
sur la réalité des déclarations de Gilles Perrault, et notamment
sur cette conversation. La réponse du policier était claire.
Gilles Perrault avait menti. Jamais il ne lui avait tenu de tels
propos et jamais la police n’avait su que Ranucci avait dormi à
Marseille. Cette déclaration a été faite publiquement, en présence
du Garde des Sceaux et du responsable de la Commission des
affaires pénales.
C’était sans compter sur l’improbable
rencontre entre Daniel Moussy et Gilles Perrault (cf.
élément nouveau précédent). On a aujourd’hui la preuve que
Ranucci a dormi à Marseille, que les policiers le savaient, et que
le témoignage de M. Moussy a été écarté du dossier.
On est donc en présence d’un
commissaire de police, chargé de l’enquête, représentant de
l’état, agent de la force publique, par essence même celui qui
doit être au dessus de tout soupçon, qui a publiquement menti.
Lorsqu’au cours d’un procès, on croit
qu’un accusé ment, il perd toute crédibilité alors qu’il joue sa
tête. Par contre, il n’est absolument pas dérangeant qu’un
commissaire de police ne dise pas la vérité… Admettre une telle
hypothèse reviendrait à détruire les fondements d’un procès dans
un pays républicain. Les règles de procédure ont été édictées dans
un but précis : la défense de la personne mise en cause, ainsi que
la défense de la société elle-même. Mais elles ne doivent pas être
uniquement respectées par la défense. Il est intolérable que la
police ait recours à de telles méthodes.
On réalise l’ombre inquiétante que
jettent les mensonges du commissaire Alessandra sur les aveux de
Ranucci. Christian a déclaré lors de son procès que ses aveux lui
avaient été dictés par la police. Qu’on lui avait imposé un emploi
du temps. Qu’il devait avoir dormi à Salernes. Il n’a pas été
entendu. Pire, on l’a accusé de mensonge. Et pourtant il ne
faisait que dire la vérité.
Ce sont donc
les aveux entiers de Ranucci, ces aveux qui ont pesé si lourd
contre lui, qui sont remis en cause. La police n’a pas agi avec la
bonne foi que l’on peut légitimement attendre d’elle. Et c’est cet
élément qui était inconnu de la juridiction de jugement.
Elément
suivant >> |