L'affaire Ranucci
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les instructions contradictoires du Capitaine Gras de 1985 sur les recherches et la découverte du corps de Marie-Dolorès Rambla 

Le capitaine Maurice Gras est, au moment de la disparition de Marie-Dolorès, le commandant de la compagnie de gendarmerie d’Aubagne, et prend personnellement en charge l’affaire Rambla. Quelques minutes après la découverte du corps de la fillette, le 5 juin 1974, un chien policier est mis en piste, à partir du pull-over rouge trouvé dans la champignonnière, d’après le procès-verbal établi par le capitaine Gras lui-même le 5 juin. Ce chien longe la route nationale 8bis, et s’immobilise 30m après le lieu de découverte du cadavre.

Or, le 1er février 1979, M. Alain Peyrefitte, alors Garde des Sceaux, donne une conférence de presse afin de justifier le rejet de la première requête en révision. Un maître-chien à ses côtés affirme qu’au delà de quarante-huit heures de temps, un chien ne peut plus sentir une piste. Cette assertion implique que le crime n’a peut-être été commis que quelques heures avant les recherches de la gendarmerie, voire le 4 juin. Selon cette hypothèse, Christian Ranucci ne peut donc être tenu pour coupable puisqu’il est à Nice les 4 et 5 juin. Cette thèse est appuyée par le fait que, comme l’a découvert le cinéaste Michel Drach, l’heure exacte du décès de Marie-Dolorès Rambla n’est nulle part mentionnée, et il n’est pas évident que le crime ait été commis à un moment où Ranucci n’était pas à Nice.

Face à ces imprécisions, le capitaine Gras sera entendu encore deux fois en 1985. Ses déclarations contradictoires, que la difficulté d’évoquer des faits alors vieux de 11 ans ne saurait expliquer au sujet d’une telle affaire, témoignent de la volonté d’éluder les faits ne corroborant pas la version « officielle » de l’affaire, à savoir celle de la culpabilité certaine de Ranucci et de la négation de la responsabilité d’un homme au pull-over rouge.

Le 19 novembre 1985, il affirme en effet au premier substitut du Procureur de la République à Marseille que le chien a flairé la piste à partir de la voiture de Ranucci, garée dans la champignonnière, et non à partir du pull-over rouge comme semblait l’attester son procès-verbal du 5 juin 1974. Cette substitution de la voiture au pull-over rouge comme point de départ des investigations du chien policier est grossière puisque le 5 juin 1974, la voiture de Ranucci est à Nice et non au fond la champignonnière.

Au regard de cette incohérence, Maurice Gras est invité à s’expliquer le 5 décembre 1985, cette fois-ci auprès de M. l’Avocat général Berlioz. Au cours de cet entretien, il affirme finalement que le chien a été mis en piste à partir des traces de pneus de la voiture de Ranucci. Or, affirment les spécialistes, il est impossible pour un chien de suivre ce type de piste, ce qui rend la déclaration du capitaine Gras invraisemblable...

Face à ces éléments, la Commission de révision des condamnations pénales, dans sa décision du 29 novembre 1991 rejetant la troisième requête en révision du procès Ranucci, est très laconique. Elle se contente d’évoquer une « défaillance de mémoire, onze ans après les faits » non un « acharnement [...] à vouloir faire disparaître toute référence à un pull-over rouge ». De plus, selon la Commission, « il ne résulte pas du dossier que le chien policier ait été mis en piste à partir du pull-over rouge ». Il faut donc en déduire que le chien a suivi une piste, ce que ne nie pas la Commission, à partir de rien. Cette affirmation, ajoutée aux incohérences du capitaine Gras, est révélatrice d’une volonté manifeste de ne pas mettre en doute la thèse de la culpabilité de Ranucci et d’éluder la question de l’homme au pull-over rouge.

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© Association Affaire Ranucci : pourquoi réviser ? Association régie par la loi du 1er juillet 1901
Numéro de parution 20020004, le 26 janvier 2002